Yves Merville : le dernier des Mohicans
Le village de Gaujacq et les Cadets de Chalosse pleurent la disparition du dernier représentant de l’équipe de basket ayant atteint les sommets et la gloire, dans les années d’antan. Treize mois après le décès de « René », son capitaine sur le terrain, Yves Merville, 94 ans, s’en va rejoindre les cieux. Au coté désormais de René Carrere, son beau frère, son illustre compère, ils pourront continuer à faire ce qu’ils ont toujours fait, à savoir, narrer et conter leurs périples divers, leurs improbables victoires et leur farandole d’anecdotes, balle orange en main.
Ce parcours prestigieux s’articule autour de la fameuse aventure en coupe de France 1953 où Yves et ses amis vont notamment se défaire des clubs Parisiens du PUC, de Championnet et du Stade Français. Ce dernier adversaire constitue le point d’orgue de l’épopée avec cette rencontre disputée face aux Franciliens, au sein des arènes du Plumaçon, devant 10 000 spectateurs acquis à la cause des Chalossais. Si l’aventure prend fin en demi-finale au vélodrome d’Hiver de Paris face au champion de France en titre (ASVEL), ce parcours sera évidemment précurseur de la renommée du basket gaujacquois. Yves Merville se distinguait par sa façon si particulière de tirer les « coups francs » comme il disait, toujours en lançant la beuchigue de l’entre jambe vers le haut du corps. Puis, il n’avait pas peur de tenter sa chance de la même manière du centre du terrain. Son aire de prédilection demeurait toutefois la raquette ou sa carcasse en imposait. Solide, le puissant gaujacquois portera les couleurs de son club jusqu’à plus de 40 ans et la conquête d’un énième titre. Le joueur laissera la place au dirigeant pour le mener jusqu’à la vice présidence des Cadets de Chalosse.
Yves avait la fibre agricole et pratiquait l’élevage tout en cultivant la terre notamment du côté de « Lange » où il élira domicile et fondera sa famille avec les naissances de Brigitte et Eric. Cette proximité avec le terroir le conduira à s’intéresser à la course Landaise. C’est d’ailleurs surtout aux abords des talenquères que le « Père Merville » trainait en spectateur passionné. Une passion coursayre et agricole transmise à son fils Eric qui reprendra, avec succès, les deux flambeaux.
La disparition du dernier représentant de cette symbolique aventure de 1953 attristent et peinent, ceux qui de prés ou de loin ont fait partie de la famille des Cadets de Chalosse, ceux qui ont foulé la terre gaujacquoise… Mais, la mémoire d’Yves perdurera à jamais, rien qu’au travers de l’un des vestiaires de la salle Paul Lacoste qui porte désormais son nom.
Il emporte avec lui de nombreux récits via ses diverses passions dont il aura profité jusqu’au bout. L’heure est au repos. Bon voyage et passe le bonjour à René et à tous les autres.
Adishatz Yves.
Retrouvez ci-dessous, la vidéo narrant cette fameuse épopée.